L'ENS Cachan vient de passer le mois dernier (8, 9 et 10 Avril) son évaluation de l'AERES. Parmi les axes thématiques évalués, il y avait les missions de l'Ecole ainsi que les opportunités et risques liés à son intégration au projet Paris-Saclay.
1 - Dans ce contexte Paris-Saclay, comment l'ENS Cachan ambitionne-t-elle de rester un établissement référence en matière de recherche pluri & interdisciplinaire ?
La mission de l'Ecole est de former ses élèves à et par la recherche, aux métiers de l'enseignement supérieur et de la recherche. Cette mission va s'affirmer dans le contexte Paris-Saclay, parce que c'est justement cette mission qui fait notre réputation et notre singularité au sein de nos partenaires. L'Ecole continuera à être un lieu d'enseignement et un centre de recherche. La pluridisciplinarité est inscrite naturellement dans son périmètre, avec les trois cultures qui nous constituent : celle des sciences fondamentales, celle des sciences pour l'ingénieur et celle des sciences humaines et sociales. L'adossement à Paris-Saclay va la renforcer par les points d'appui que nous pourrons trouver, tant en formation qu'en recherche, dans toutes les disciplines sur lesquelles nous travaillons. L'environnement de recherche exceptionnel du plateau de Saclay va renforcer la recherche au sein de l'Ecole. Quant à l'interdisciplinarité, qui caractérise la recherche à l'Ecole, notamment à travers nos trois instituts fédératifs (d'Alembert, Farman et Sciences sociales), c'est une approche qui est essentielle parce qu'elle est porteuse d'innovation scientifique.
2 - Quelles barrières l'Ecole aura-t-elle identifiées et devra dépasser dans la mise en œuvre de sa politique en faveur de l'interdisciplinarité ? Et au contraire, quelles opportunités existent déjà ou existeront lors de notre installation sur le plateau de Saclay ?
Dans la constitution de grands ensembles d'enseignement supérieur et de recherche comme l'Université Paris-Saclay, il peut y avoir une tentation de reconstitution de citadelles disciplinaires. C'est d'ailleurs une étape qui peut être nécessaire pour que les communautés se fédèrent. En même temps, insérer notre recherche dans l'environnement Saclay permet de prendre conscience que nous ne sommes pas les seuls à y avoir une approche interdisciplinaire. Il y a là une première opportunité, liée aux possibilités de coopération et de rapprochements. Enfin, les différents appels à projets liés à l'IDEX Paris-Saclay, qu'il s'agisse des programmes de recherche ou des contrats doctoraux, mettent l'accent sur l'interdisciplinarité. C'est donc une seconde opportunité de donner à la recherche dans l'Ecole de nouvelles possibilités.
3 - Plus particulièrement en ce qui concerne l'IDA dans un cadre partenarial à Paris-Saclay, pouvez-vous nous dire ce que l'ENS Cachan attend de cette fédération de recherche, d'un point de vue du déploiement de la recherche ?
Les instituts fédératifs de l'Ecole ont, au-delà de leurs différences, un point commun : ils ont été constitués pour favoriser les collaborations entre des laboratoires du campus, de disciplines différentes, autour de grandes thématiques fédératrices et autour de l'utilisation de plateforme et d'équipement. D'une certaine manière, l'idée était à la fois de susciter de l'innovation scientifique mais aussi de surmonter l'isolement des différents laboratoires les uns par rapport aux autres. Cette politique est une réussite, on le voit notamment dans le cas de l'IDA. Cet institut est tout à fait un modèle de ce que Paris-Saclay cherche à promouvoir. Il faut donc que l'IDA se fasse mieux connaître de nos partenaires, qu'il recherche quand c'est possible et nécessaire des alliances avec d'autres et qu'il devienne ainsi, progressivement et par affirmation de son identité et de son programme de recherche, un institut fédératif de l'Université Paris-Saclay basé et soutenu par l'ENS.