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ENS Cachan - Institut d'Alembert

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Isabelle Sagnes - Directrice de recherche au CNRS; chargée de mission Photonique et Nanotechnologies à l'INSIS









1) Le réseau RENATECH, initié en 2003, est aujourd'hui une infrastructure de recherche pour la micronano fabrication. Quels sont les principaux impacts de ce réseau sur la recherche académique ?


Le réseau RENATECH pour REseau NAtional des grandes centrales de TECHnologie, est un GIS regroupant cinq UMR CNRS/Universités réparties sur le territoire national et fortement impliquées dans la recherche technologique. Le GIS regroupe les 5 centrales technologiques (IEMN, LTM, LAAS, FEMTO-ST et C2N) et est co-piloté par l'INSIS et les tutelles universitaires des laboratoires. RENATECH représente une infrastructure de recherche de 7300m2 de salles blanches et un parc d'équipement de 130M€ environ, ouverte aux acteurs académiques (plus de 4500 permanents chercheurs, enseignant-chercheurs, ingénieurs et techniciens) et industriels (PME, ETI, start-up) via un site web unique et national pour tous dépôts de projets (www.renatech.org).

Pour développer les nanosciences et les nanotechnologies en France, RENATECH a toujours eu trois objectifs majeurs :
  • Disposer de plates-formes technologiques au meilleur niveau international pour concevoir les procédés technologiques et les dispositifs du futur, et mettre au point les filières d'assemblage ;
  • Progresser dans le domaine des nanosciences sur la compréhension des phénomènes physiques et chimiques aux dimensions atomique, moléculaire et supramoléculaire ;
  • Développer les moyens de visualisation, de caractérisation et de mesure nécessaires pour valider les recherches fondamentales en physique et en technologie et mettre au point les filières technologiques.
Actuellement, le réseau RENATECH permet aux laboratoires nationaux de bénéficier d'une infrastructure compétitive au niveau mondial pour la réalisation de projets de R&D nécessitant des équipements de pointe en micro et nanotechnologie. L'ouverture à la communauté nationale permet à tout porteur de projet de bénéficier d'un accès à ces équipements de pointe et de répondre efficacement et sans coût excessif aux besoins de la recherche et de l'innovation. En 2015, plus de 500 projets exogènes, c'est à dire scientifiquement porté par des collaborateurs externes au réseau, ont ainsi été mis en oeuvre.
Le travail en réseau permet de pérenniser un savoir-faire scientifique et technologique à l'état de l'art comme en témoigne notre bilan 2015 : plus de 500 publications dans des revues à comité de lecture et plus de 150 conférences invitées, une centaine de doctorants par an, de très nombreuses distinctions (Médaille CNRS, Prix de thèse, ERC, ...), une trentaine de brevets et de start-up annuellement issus de nos laboratoires depuis dix ans.
Des échanges scientifiques et technologiques entre les chercheurs technologues, les ingénieurs et les techniciens des centrales permettent de proposer à la communauté nationale, la centrale la plus pertinente pour réaliser un projet scientifique donné. Ces dernières années, la coordination nationale mise en place a également permis le développement de procédés complets intégrant des étapes réalisées sur différents sites.

2) Le projet de réseau RENATECH+ est en cours de construction : comment s'insère la salle blanche de l'Institut d'Alembert dans cette articulation nationale entre les cinq grandes centrales et les « satellites » ?

Le projet, RENATECH+, propose un changement d'échelle du dispositif RENATECH pour augmenter notre niveau de service (au plan quantitatif et qualitatif), et notre communauté d'utilisateurs (en particulier industriels et internationaux). Un tel objectif peut être atteint par l'association d'un second cercle d'infrastructures de Nanotechnologies au réseau RENATECH : le réseau RENATECH+. Les centrales du réseau RENATECH sont des centrales « d'intégration », rassemblant sur un même site un ensemble d'équipements permettant de réaliser des projets de fabrication depuis l'élaboration de matériaux innovants jusqu'à la réalisation de composants finalisés. Néanmoins, il existe en complément de ce réseau national un ensemble de centrales académiques de plus petite taille (centrales de proximité ou spécifiques, représentant environ 5 000 m² de salles blanches), dont certaines ont développé des techniques spécifiques pouvant compléter avantageusement les compétences de RENATECH. La proposition consiste à élargir RENATECH en y associant un second cercle de centrales spécifiques, comme la salle blanche de micro-nanofabrication de l'Institut d'Alembert, s'engageant à fournir un service de fabrication sur les technologies uniques qu'elles maîtrisent. Le réseau élargi (RENATECH+) pourrait alors proposer aux utilisateurs académiques et industriels un service enrichi par de nouvelles technologies de haut niveau. Ce nouveau réseau RENATECH+ renforcera considérablement le potentiel de RENATECH de réalisation et preuves de concept, notamment pour les acteurs académiques et les PME. Ce changement d'échelle de RENATECH est évidemment dédié aux actions de recherche exploratoire, les actions de développement industriel proprement dites étant menées par nos partenaires qui prennent le relais pour mener des actions de développement économique.