Le PPSM est un laboratoire de chimie, on y synthétise donc des molécules et on y élabore des (nano)matériaux, mais pour des applications bien spécifiques qui vont de la biologie (molécules anti-cancéreuses ou servant de sondes à l'étude de processus biologiques) à la physique (étude des propriétés optiques de nano-objets individuels, réalisation de capteurs). La photophysique et l'électrochimie, deux domaines d'expertiseinternationalement reconnus du PPSM, se prêtent particulièrement bien aux problématiques d'interface et se sont développées récemment vers des utilisations sortant largement de leur cadre historique. On peut également mentionner le développement d'une activité microfluidique au PPSM, qui a permis d'intégrer des molécules fluorescentes
sensibles à la présence d'analytes tels que les polluants organiques ou les métaux lourds au sein de dispositifs utilisables sur le terrain, et cette activité a occasionné un rapprochement avec le laboratoire SATIE.

Le PPSM devrait tirer son épingle du jeu sur le plateau de Saclay s'il parvient à garder son identité tout en profitant des infrastructures et de l'environnement scientifique qui lui seront offerts. L'identité du PPSM c'est d'aller de la molécule au dispositif, d'élaborer des matériaux fonctionnels et d'étudier leurs propriétés, notamment optiques, à un degré très avancé grâce à des plateformes instrumentales de pointe. Des collaborations existent déjà avec certains partenaires du plateau (Ecole Centrale, Ecole Polytechnique ou Université Paris 11), notamment dans le cadre de l'émergence récente des Labex CHARMMMAT et NanoSaclay,que le rapprochement géographique devrait renforcer. Dans ce contexte, l'IdA doit jouer un rôle structurant pour faire en sorte que des projets multi-disciplinaires puissent se développer à l'échelle de la nouvelle Université Paris-Saclay. Pour le moment, on assiste à une structuration en départements disciplinaires de cette université et même si les interfaces ne sont pas ignorées, il reste largement la place pour une structure réellement pluridisciplinaire telle que l'Institut, à l'échelle de la nouvelle entité.

La valorisation des travaux de recherche c'est à la fois un aboutissement, bien que cela ne se décide pas a priori, mais cela demande aussi un gros investissement. Il est donc appréciable que les chercheurs du laboratoire, dont la mission première est avant tout de pouvoir passer du temps à élaborer de nouveaux objets et à comprendre leur fonctionnement au niveau fondamental, puissent être soutenus dans le travail aval de valorisation. Bien souvent, les chercheurs sont rebutés par les démarches administratives ou manquent de contact avec les entreprises pour pouvoir faire fructifier leur découverte. Il faut souvent une conjonction d'événements favorables pour parvenir à des développements allant au-delà du dépôt de brevet, tel qu'on l'a connu au laboratoire avec le Lumicyano. Si une détection plus systématique des potentialités d'exploitation est entreprise, assortie de la constitution d'un tissu de partenairesindustriels potentiellement intéressés, ce ne peut qu'être bénéfique pour les chercheurs de nos laboratoires. Maintenant, il reste à voir à l'usage...